En 2016, nous vous avons présenté un projet éditorial ambitieux, porté par un entrepreneur de talent. Dans l’interview qu’il nous avait alors accordée, Jérôme Curnier nous exposait son objectif : publier aux éditions AFNOR une série de cinq volumes (en une dizaine de tomes) intitulée « Coaching Global ». L’idée est de décrire dans le détail une approche globale des métiers de l’accompagnement dont celui du coaching en s’appuyant sur un parcours professionnel particulièrement riche, construit depuis une vingtaine d’années dans le domaine de l’accompagnement des personnes, des équipes et des organisations. Théories et pratiques se côtoient dans ces ouvrages à la fois denses et accessibles avec un objectif renouvelé de tome en tome « y voir plus clair, rendre compte au lecteur d'un parcours et de méthodes, et, par ce biais, de dresser le diagnostic d'une société, la nôtre, au sein de laquelle les besoins de mise ou de remise en cohérence sont nombreux ».
C’est ainsi qu’après avoir appréhendé les enjeux de notre monde, ses mutations et la compréhension qu’il en a (volume 1), l’auteur s’est penché sur les principes fondamentaux du coaching et de l’accompagnement des managers (volume 2, tome 1) avant d’entrer plus en détail dans la quête de sens du dirigeant et l’intelligence collective par l’accompagnement des équipes (volume 2, tome 2). Dans le volume 3 publié en 2019, il aborde des dimensions plus personnelles et notamment la construction de la réalité et les croyances limitantes (tome 1). Il s’attelle ensuite à exposer dans le détail des protocoles de coaching et de thérapie disponibles (tome 2) pour faire évoluer et transformer de telles croyances limitante.
Trois questions à Jérôme Curnier, fondateur de l’Institut maïeutis et auteur de la collection « Coaching Global »
Dans le volume 3 de la série Coaching Global, vous expliquez que notre perception de la réalité est altérée par trois filtres. Quels sont-ils ?
Ces filtres sont de trois ordres : physiologique, c’est-à-dire lié aux cinq sens, sémantique, autrement dit lié à la compréhension des mots utilisés, et psychologique autrement dit lié à nos croyances et au paradigme ambiant. De ces filtres émanent à la fois l’attribution de sens et les interactions entre émotions, pensées et actions.
Vous développez également la notion de croyances. Qu’en est-il ?
Dans cet ouvrage, mon objectif est de faire comprendre la nature de ces croyances, leur structuration, leur évolution et l’incidence qu’elles peuvent avoir sur notre existence. Si, traditionnellement, trois types de croyances sont identifiées (les croyances ouvrantes, les croyances limitantes et les croyances pathogènes), j’en ajoute deux autres types : les croyances neutres et les croyances mortifères. J’explique notamment qu’une croyance est une généralisation qui s’accompagne de distorsions et d’omissions. J’invite donc mes lecteurs à identifier et à déjouer ces aspects que je désigne avec l’acronyme DOG, pour Distorsions, Omissions et Généralisation.
C’est dans le tome 2 du volume 3 que vous proposez des solutions pour faire évoluer ces croyances ?
En effet, l’idée est d’accompagner les transformations de ces croyances via des protocoles de coaching ou de thérapie. Les quelque 600 pages de ce tome son consacrées aux différentes approches et outils disponibles. Dans le tome 3 du volume 3, dont la parution est prévue pour le début de l’année prochaine, j’irai encore un peu plus loin : j’évoquerai les valeurs et leurs impacts sur nos vies mais aussi sur nos entreprises. La conscience d’une entreprise sera abordée, ainsi que les choix cruciaux, à forts enjeux, ainsi qu’une approche – la Roue de Hudson – qui permet de s’orienter vers tel ou tel des protocoles disponibles pour accompagner la personne dans les changements qu’elle veut mener à bien.