La France compte 30 000 coachs, dont la moitié n’exercent pas plus de 4 heures par semaine. Pourquoi ?
Le marché n’est pas bouché. Un coach qui a 20 clients est déjà bien occupé. À 30, il atteint ses limites.
Les raisons sont ailleurs : manque de compétences, manque de spécificité, manque d’équilibre sur le positionnement.
1️⃣ Le manque de compétences
Le métier de coach a le vent en poupe, notamment depuis le Covid. Pour le meilleur et pour le pire : les écoles de coaching fleurissent de partout.
C’est très tentant pour ceux qui veulent passer à autre chose, qui ne supportent plus leur entreprise, leur manager ou leurs tâches vides de sens.
Ces aspirants au changement sont pressés : des formations en 12 semaines, voire moins, font le plein.
Ce n’est qu’après que les diplômés découvrent qu’il leur manque des compétences essentielles.
Pour accompagner des personnes, vous devez travailler sur vous-même et maîtriser plusieurs cadres de référence et outils psychométriques.
Pour accompagner équipes, managers et organisations, il vous faut des approches théoriques, du recul sur ces réalités d’une extrême complexité.
Être coach est un métier. Consacrez-y au moins 18 mois d’apprentissage, voire deux ans.
2️⃣ Le manque de spécificité
L’exigence de différenciation s’impose aussi dans le métier de coach. Dans quel contexte, auprès de quels publics obtenez-vous les meilleurs résultats en prenant le plus de plaisir ?
Pour décoller, vous devez connaitre votre excellence : cette faculté que vous avez entrainée depuis votre plus jeune âge, à votre insu.
Mais elle fait tellement partie de vous qu’il faut un travail spécifique pour l’identifier.
J’ai compris ainsi que dans le cadre parental chaotique où j’avais grandi, les mots m’avaient toujours aidé à nommer mes émotions, à m’apaiser, à réordonner la réalité.
C’est cette excellence que je mets en œuvre en tant que coach.
Cultiver votre excellence ne restreindra pas votre clientèle : au contraire, vous attirerez à vous tous ceux qui ne trouvent pas de solution auprès de coachs « indifférenciés ».
3️⃣ Le manque d’équilibre dans le positionnement
Un coach doit occuper une position et adopter une posture. Ce sont deux piliers, deux jambes sur lesquelles il tient en équilibre.
Assumer la position de coach, c’est maîtriser les cadres de référence et les outils dont j’ai parlé plus haut.
Vous jouez votre rôle, en permettant à l’Autre de projeter sur vous le fait que vous « savez » ; même si c’est très relatif.
Adopter la posture, c’est s’approprier certaines valeurs, représentations et croyances sur le métier de coach.
En particulier, croire à la capacité de changement de l’Autre, et à sa responsabilité d’acteur de ce changement.
Si vous n’avez que la position ou la posture, vous ne tiendrez pas la route. C’est votre capacité à maîtriser ces deux dimensions qui vous ouvrira ce métier.
Jérôme Curnier