Conseil aux coachs qui accompagnent des clients en reconversion
Ne raisonnez pas compétences. C’est un piège, voire une malédiction. L’essentiel est ailleurs.
Les compétences structurent un référentiel, elles servent à se situer sur le marché du travail. Mais elles peuvent aussi enfermer.
Dire à quelqu’un « quelles sont tes compétences ? », ce n’est pas lui ouvrir des horizons.
Ce n’est pas lui demander « qu’est-ce que tu fais mieux que les autres et dans le plaisir ? ».
Les compétences ont une durée de vie limitée : il faut sans arrêt les remettre à jour, ce qui peut ressembler à la course du hamster dans sa roue.
On ne se différencie pas sur ses compétences. Vous trouverez toujours plus compétent que vous, ou moins exigeant en termes de rémunération.
Seule consolation : notre société valorise les compétences. Elles réclament des efforts soutenus, de la persévérance, de la transpiration. Vous souffrez, donc vous avez du mérite.
Mais n’attendez pas de reconnaissance sur ce que vous faites bien, facilement et avec plaisir.
Or, c’est là que réside votre excellence. Votre grande richesse, celle que tout coach doit faire émerger.
Ce n'est pas l’excellence tarte à la crème du langage hyperbolique du business, qu’on dégaine à tout va pour saluer la moindre microréussite.
il s’agit de l’excellence propre à un individu, fruit de ses prédispositions naturelles, qu’il utilise – souvent à son insu - tout au long de sa vie et qui ne se périme jamais.
L’excellence d’André et Édouard Michelin, fondateurs du n°1 mondial du pneu, c’était l’innovation. Celle de Steve Jobs, c’était de créer des usages.
L’excellence n’est pas assimilable à un métier. Polyvalente et multitâches, elle sublime la façon d’exercer différents métiers. C’est ce qui la rend irremplaçable.
Si votre excellence est la négociation, l’art de faire converger des individus aux avis opposés, vous pouvez être diplomate, commercial, ou négociateur au RAID.
Ma propre excellence réside dans ma capacité à poser des mots sur des situations de confusion émotionnelle, pour apaiser et rapprocher les personnes concernées.
Elle peut s’exercer à travers une activité de thérapeute, de coach, de superviseur.
Notez qu’il est plus acceptable socialement de dire « voici mes compétences » que « voilà mon excellence ».
Par pudeur, conformisme ou méconnaissance de nous-mêmes, nous la taisons et nous ne la mettons pas au service de notre projet professionnel.
C’est là que le coach intervient. Il y a une méthode, des outils pour aider un individu à accoucher de son excellence. J’y reviendrai dans un prochain post.
L’intéressé apprend à accorder de la valeur à ce qu’il fait le mieux, à conscientiser un mode opératoire naturel qu’il active dans le plaisir et avec d’excellents résultats.
C’est souvent le point de départ d’une grande transformation.