Aucun coaching ne transforme une faiblesse en point fort. Ça n’existe pas.
En revanche, un coach inspiré peut développer, sublimer les points forts de son client, afin que ses points faibles deviennent négligeables.
Ou l’aider à trouver le contexte où ses points faibles deviendront des points forts, au lieu de se perdre dans un plan de carrière à contre-emploi.
Ce n’est pas esquiver le problème, c’est l’aborder sous le bon angle.
Je démarre ce type d’accompagnement en travaillant sur l’estime de soi, pour combattre la honte et la culpabilité du « défaut ». Par exemple, avec l’outil de Schultz :
🔸 décris-moi en dix caractéristiques la personne à qui tu voudrais ressembler ;
🔸 sur chaque caractéristique, où te situes-tu sur une échelle de 0 à 9 ?
🔸 quelles actions simples peux-tu mener pour progresser sur cette échelle ?
J’utilise aussi les contre-exemples : toi qui rêves d’être moins timide, cite-moi des gens sûrs d’eux que tu n’aimes pas.
Toi qui veux mieux parler en public, trouve-moi de grands orateurs qui t’exaspèrent ou te laissent froid.
Bref : celui qui possède le talent qui te manque n’est pas parfait pour autant.
Puis vient le travail qui part de la « faiblesse » à l’origine de la demande. Première méthode : découvrir les points forts qui ont émergé de cette faiblesse.
Dès l’enfance, pour survivre aux situations qui révèlent nos points faibles, nous avons inventé des stratégies d’adaptation sophistiquées.
Des points forts sont apparus. Ils ont relativité, masqué ces points faibles. Lionel Messi, trop petit pour marquer de la tête, est devenu un génie du dribble.
C’est ce que le coach fait comprendre à son client en situation d’échec.
Exemple : je suis timide, or je dois souvent parler en public.
Au fil du coaching, l’intéressé comprend comment il s’en est accommodé en cultivant d’autres atouts :
🔸 il sait écouter les autres. Suggestion : co-construire ses interventions avec des collègues ou des intervenants extérieurs, et partager la parole avec eux.
🔸 il sait faire travailler un collectif sans tirer la couverture à lui, ce qui peut lui permettre d’animer une table ronde.
Il peut aussi dépasser ses blocages anciens. Par exemple, exploiter par l’humour – au lieu d’avoir honte - le fait de rougir en public.
Seconde méthode : montrer que certaines faiblesses sont contextuelles.
Parler sans langue de bois, ce n’est pas idéal pour évoluer dans l’ambiance feutrée d’un Codir. Mais rester soi-même quoi qu’il arrive, c’est une force dans bien d’autres situations.
Question : pourquoi tiens-tu à intégrer le Codir ? Ne serais-tu pas mieux ailleurs ?
Un individu qui a dix idées à la minute sera qualifié de dispersé dans un service comptable, de super créatif dans une équipe de R&D. À chacun de trouver le costume et surtout le contexte qui lui convient.
Le coach aide son client à accepter, voire à revendiquer sa faiblesse : elle le mènera loin.
Jérôme Curnier