Lettre n°4 : l’approche existentielle du coaching

Une publication de l’Institut maïeutis

Editorial

En cette rentrée 2013, le monde poursuit ses mutations dans les « douleurs de l’enfantement » de changement de paradigmes managériaux, réorganisations industrielles, évolutions technologiques exponentielles, redistributions tous azimuts des cartes économiques, changement de valeurs, évolution de modes de vie. Autant d’aspects qui touchent profondément à ce qu’étaient nos lieux de stabilité, nos ancres flottantes, nos points de repère.

La demande de coaching que j’appelle existentiel et qui inclut aussi bien la dimension professionnelle que personnelle voire psychologique et spirituelle augmente considérablement. Une forme de souffrance sourde se laisse entendre entre les lignes et amène le coach à être un professionnel hybride de l’accompagnement: on connaissait son rôle d’expert de processus relationnels dans lequel il n’était ni consultant, ni formateur, ou encore son rôle de professionnel avisé du monde des entreprises pourtant ni collègue, ni manager, celui enfin d’écoutant qui n’est pourtant ni thérapeute, ni âme charitable.
Notre expérience à l’institut maïeutis, nous amène à dire que le coach devient bien plus que cela. Il nous semble investi de façon parfois exagérée d’un rôle de véritable boussole de la part de ses clients.

Vincent Lenhardt, pionnier du coaching en France (au milieu des années 80) avait l’habitude de dire au début des années 90 que le coach est à l’heure actuelle l’équivalent de ce qu’était l’écrivain public à l’ère de l’Antiquité.

Pour ma part, j’aurais tendance à dire qu’il est devenu depuis 2010 le « prêtre indicateur de direction» comme à l’ère des confesseurs de la fin du Moyen Age, avec la caractéristique toutefois de s’être laïcisé. La lecture des « journaux de confesseurs » de l’époque montre en effet que les prêtres et autres religieux recevaient alors des confidences et des demandes de conseils qui portaient aussi bien sur l'achat d'une vache, sur l'opportunité de changer de culture l'année suivante, que de problèmes sexuels ou conjugaux dans les couples. Il était parfois aussi question de vie spirituelle ou religieuse en tant que telle, c'est à dire d’une relation d’intimité avec son Dieu...
De la même manière, au centre de nos séances d’accompagnement, il est parfois question de coaching pur pour la personne prise dans sa réalité d’entreprise, mais cela devient rare : les problèmes sont si intriqués en combinant vie organisationnelle, vie professionnelle et vie personnelle, qu’il devient difficile de réglementer par un cadrage ferme et formel les franchissements de frontières des sujets.

Les besoins de traiter l’ensemble des problématiques dans une approche holistique sont objectivement là et nous constatons parmi nos clients, sinon une perte sérieuse de points de repère, au moins une aspiration à en disposer de nouveaux !

Au travers des mutations du monde actuel tant aux plans social qu’économique, voire aux plans moral et noétique (les questions relatives au sens de la vie), c’est le coaching lui-même qui se trouve en mutation. De plus en plus centré sur le sens, il trouve une profondeur et un rôle peut-être encore plus forts que dans les années 80 et 90 qui ont vu son émergence.

Alors même que les pratiques du coaching professionnel se structurent autour de cadres déontologiques et de certification de plus en plus rigoureux, elles évoluent plus vite que la capacité que nous avons d’en rendre compte et de les normer. Car il s’agit avant tout de répondre au besoin criant des gens de trouver des espaces de parole qui soient intégratifs, c'est à dire qui inclut l’ensemble des dimensions de la personne, si tant est que l’on puisse en rendre compte.

Notre newsletter de rentrée portera donc sur l’approche existentielle du coaching avec :

• un article sur le fait qu’améliorer la coopération entre personnels en entreprise commence par apprendre à s’aimer mieux soi-même avec justesse et sans complaisance (par Eric Perret, adhérent de l’institut, responsable associé du cabinet Renaissance basé à Marseille) ;

• un témoignage sur les étapes du deuil que traversent les personnes ayant été confronté à la perte d’un être cher et l’accompagnement nécessaire qui en découle (Eric Belmont, DG de l’institut, et responsable du cabinet Noétis basé à Grenoble) ;

• un article sur les attitudes et comportements classiques de ceux qui ont décidé de quitter leur pays afin de s’implanter à l’étranger pour des raisons professionnelles, leurs besoins et la façon de les traiter en coaching d’expatriation (tribune internationale, Bruno Curnier, DG de l’institut maïeutis en Asie et associé du cabinet b&dConsulting, basé à Hong Kong) ;

• un article sur les entreprises qui font le choix des valeurs pour assurer leur propre changement et pérennité (tribune managériale «post moderne », Jérôme Curnier) ;

• un article sur la façon dont les mythes redonnent du sens à nos pratiques managériales (tribune managériale « post moderne », Marie- Rachel Jolivet, adhérente de l’institut, associée du cabinet ad arcadiam).

Bonne lecture !

Jérôme Curnier, fondateur de l’institut maïeutis 

Lettre n°3 : Cohérence, Spécificité et Diversité
Une publication de l’Institut maïeutis